LA BCE réfléchit à la suppression du billet de 500 euros, et la Suède se dirige progressivement vers davantage de paiements dématérialisés dans les dépenses du quotidien : sommes-nous sur le chemin de la disparition des espèces ?
Le 11 février, Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne, déclarait au Parisien que l’institution réfléchissait « activement à la question [fusion_builder_container hundred_percent= »yes » overflow= »visible »][fusion_builder_row][fusion_builder_column type= »1_1″ background_position= »left top » background_color= » » border_size= » » border_color= » » border_style= »solid » spacing= »yes » background_image= » » background_repeat= »no-repeat » padding= » » margin_top= »0px » margin_bottom= »0px » class= » » id= » » animation_type= » » animation_speed= »0.3″ animation_direction= »left » hide_on_mobile= »no » center_content= »no » min_height= »none »][de la suppression de la coupure de 500 euros] » et prendrait « une décision prochainement ». En effet, il existe des suspicions de plus en plus fortes que ce billet soit fréquemment utilisé à des fins illicites, notamment dans le financement du terrorisme. Mais derrière cette réflexion, n’y a-t-il pas un questionnement plus profond sur une disparition des espèces de manière générale ?
En Suède, le processus est en cours depuis un moment. En 2009, 106 milliards de couronnes (soit environ 11,5 milliards d’euros) circulaient sur le territoire suédois ; à l’heure actuelle, la Riksbanken, banque centrale du royaume, n’en dénombre plus que 78 milliards, soit un peu moins de 2 % du PIB suédois (contre 9 % dans la zone euro). Il faut dire que de manière générale, les Suédois sont des « early adopters » : ils possèdent un fort intérêt pour la technologie, et n’ont aucun mal à adopter des innovations pouvant leur simplifier la vie. Pas étonnant qu’en Suède, même les églises acceptent les donations par carte !
Toutefois, la Suède possède trois autres caractéristiques, qui poussent lentement mais sûrement le pays vers l’abandon des espèces :
– il s’agit d’un territoire assez peu peuplé (9,8 millions d’habitants) ;
– les Suédois ont confiance dans leurs institutions et leurs banques ;
– ces dernières années, le pays a été touché par une importante vague de cambriolages et d’attaques dans les bus.
Ces trois faits, combinés ensemble, peuvent expliquer pourquoi la Suède se tourne de plus en plus vers le paiement dématérialisé : facile à mettre en place du fait de la faible population, ce dernier rassure les Suédois, qui ont de par leur expérience plus de réticence à transporter et stocker des espèces qu’à confier leur argent aux banques.
En France, cela pourrait être un peu plus compliqué. Comme le note le chercheur suédois Niklas Arvidsson, « dans les pays qui ont subi de plein fouet la crise, on observe une augmentation de l’argent liquide en circulation, car les gens ne font plus confiance à l’Etat ». Ainsi, malgré le vœu pieu de Michel Sapin en juin 2015, qui souhaitait voir diminuer l’importance des chèques et des espèces dans les échanges commerciaux des Français durant les années à venir, cela ne sera probablement pas aussi facile à mettre en place dans notre pays qu’en Scandinavie.